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« Avant maïs, nous implantons 20 hectares de dérobées fourragères depuis 12 ans »

Faisant suite aux essais, Mathieu et Hugues Gérard pourraient introduire du seigle dans leurs cultures dérobées.

Au Gaec de la Grosserie dans l’Orne, quatorze types de dérobées fourragères ont été testés cette année.

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« Notre objectif est de produire, avant l’implantation du maïs, un fourrage de bonne valeur alimentaire pour limiter l’utilisation du colza, explique Mathieu Gérard du Gaec de la Grosserie à Beaulandais (Orne). Ensilées, les dérobées fourragères sont distribuées aux vaches laitières et aux génisses. » Sur les 155 hectares de l’exploitation, Mathieu et Hugues Gérard cultivent 36 hectares de maïs dont 20 hectares après une culture dérobée.

Le triticale tire son épingle du jeu

« Nous avons beaucoup d’effluents sur l’exploitation, précise Mathieu Gérard. Aussi, toutes les dérobées sont implantées après un apport de fumier ou lisier, soit environ 50 unités d’azote. » En 2022, le Gaec a implanté pour moitié un mélange composé de 20 kg de ray-grass italien et de 10-12 kg de trèfle incarnat. Le deuxième mélange était composé de 80 kg de triticale pour 20 kg de trèfle.

« Ce dernier nous a apporté un point de MAT (1) en plus, sans écart significatif de rendement, indique Mathieu Gérard. Le triticale a laissé plus de place aux légumineuses et a facilité la reprise de terre. » Autre argument en sa faveur, « avec le ray-grass, nous avons des problèmes de résistances, mais aussi des inquiétudes sur le prélèvement dans la réserve en eau qui peut être préjudiciable au développement du maïs. »

Le seigle à l’essai

Sur la campagne de 2022-2023, le Gaec de la Grosserie a accueilli 14 modalités d’essais (2) de dérobées avant maïs des chambres d’agriculture de la Normandie. Hugues Gérard a suivi cette expérimentation avec intérêt : « Nous avions exclu le seigle de peur que le maïs ne souffre trop. »

Le seigle pur ou en mélange à plus de 70 % avec vesce et trèfle a affiché des rendements de 3,4 à 5,7 tonnes de matière sèche par hectare (MS/ha). Il figurait juste après les ray-grass sur ce critère et devançait les avoines et triticales purs ou en mélange.

Pour un rendement supérieur à 4 tonnes de MS/ha avec une fertilisation de 30 unités d’azote, le mélange de 72 de % seigle, 15 % de trèfle et 13 % de vesce offre une MAT de 148 g/kg de matière sèche. Seul le ray-grass italien ayant reçu 90 unités d’azote donne des résultats similaires.

Conseillère en agronomie et productions végétales aux chambres d’agriculture de la Normandie, Élise Vandermeersch souligne toutefois, concernant le seigle : « Le risque de piétin échaudage est élevé dans le cas de rotations avec une forte proportion de céréales. Il devra être semé autour du 15-20 septembre. Enfin, sa densité doit être maintenue autour de 50 kg/ha pour assurer un rendement correct. »

(1) Matières azotées totales.

(2) Avoine, RGI, seigle et trèfle ont été cultivés en pur, ainsi que dix mélanges incluant suivant les cas : avoine, phacélie, radis, ray-grass italien, seigle, trèfles, triticale, vesces.

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